Fleurs et abeilles contre industrie insecticide

Le nom de ce site m'a interpellé : Weed (en)(fr). Il s'agit d'une alternative promettante pour la rémunération des artistes, grâce au système l'artiste reçoit toujours 50% du prix de vente, et l'ICP (Independant Content Provider) touche toujours 15%, le reste est réparti sur les gens qui servent de relai (explications). Je ne sais pas trop comment c'est géré avec des artistes décédés, par exemple le live Get Up, Stand Up de Peter Tosh est quand-même vendu 1$50...

Ignazio Lo Faro, le promoteur de Weed est également l'initiateur d'une communauté à la fois originale et plein de promesses, qui met en relation le public et les artistes indépendants : BnFlower. Sur BnFlower chaque musicien est une Flower (une fleur). Chaque internaute qui maîtrise une technologie de diffusion de la musique est une Bee (une abeille). Les Bee aident donc les Flower à diffuser leurs musiques. Les Bee utilisent des technologies comme l'e-mail, MSN, le Podcasting, Bittorrent, les radioblog, le P2P, Indy, etc., pour diffuser la musique des musiciens présents sur le Bnflower. Les Bee qui se mobilisent le plus élus et mis évidence sur le site (ex: Revolution Records )

On est loin des fameux pirates qui ne font que "détruire la création musicale française". On est loin des procès, des poursuites, des peines de prison avec sursis, des amendes. Tout cela l’industrie du Disque connaît bien. Cette vision là de la réalité elle l'a bien utilisée et diffusée pour combattre ce qu'elle appelle le "fléau du P2P". Mais ce regard sur l'internaute moyen qui aide la création et la diffusion de la musique, ce regard là l’industrie du Disque ne l’avait jamais eu. Elle ne le voit pas, car sa vision de l'internaute adepte du P2P et des technologies se résume à des délinquants qu'il faut surveiller, pourchasser et punir. Et pourtant une autre réalité est possible et les Bee chaque jour se dépensent pour aider gratuitement les artistes et la création musicale. On est loin là des fameux pirates qui utilisent gratuitement le travail des artistes. Pour le coup ceux qui fournissent du gratuit, ce ne sont plus les artistes, mais les adeptes du P2P et des technologies nouvelles qui donnent sans compter du temps, des compétences, de l'énergie, de la bande passante, de l’hébergement, du talent...

Les idées fusent et viennent de partout. Les gens se mobilisent. Par exemple, un Bee vient de donner aux Flower la possibilité de placer leur musique dans La Freebox (avec un mod pour Freeplayer, le logiciel utilisant VLC, développé par Free, pour accéder au contenu de l'ordinateur directement à partir de la TV). Il a appelé l'ensemble la Freezic !

Alors bien-sûr on va me répéter, "Oui mais y'a pas les chansons de K'maro, et les artistes indépendants c'est nul comme musique". C'est sûr qu'il n'y a pas vos tubes industriels préférés. Seule la maturité et un seuvrage de télévision peut vous aider à apprécier cette musique ! Une musique qui ne vous a pas été matraquée dans les médias de masse, une musique libre faite par des artistes fiers d'être écoutés pour leur musique, qui ne posent pas torse-nu avec une casquette Nike sur leur pochette de disque !

Les Majors et toute l’industrie du Disque pourront peut-être à l'occasion remercier (on peut rêver) tous ceux qui durant des années ont su garder la tête froide dans ce bouleversement que subit le monde de la musique. Tous ceux qui à force de travail et de réflexion ont su leur préparer le terrain. Le terrain dont peut-être l’industrie du Disque sera la seule à profiter. Chaque jour de simples internautes renouvellent et font évoluer le monde de la musique. En acceptant la réalité de l'évolution technologique avec enthousiasme, passion et intégrité. Finalement, le principal problème de l'industrie du disque n'est pas le P2P. Son principal problème est l'émergence de la concurrence . Cette concurrence amenée ,en partie, par l'éveil de la musique indépendante mondiale.

A visiter : BnFlower
(Source : Ratatium, licence CC)

Pour ceux qui connaissaient déjà tout ça, je tente une nouvelle ouverture avec trois sites communautaires en rapport avec la musique qui mériteraient un post chacun : Audioscrobbler qui, entre 1001 fonctionnalités, cartographie les goûts musicaux, MusicBrainz qui reconnait la musique grâce à l'empreinte accoustique et MusicMoz l'encyclopédie collaborative de la musique.