États d'âme

Récemment, j'ai reçu une proposition pour aller travailler deux semaines à Bali en Indonésie, avec un petit passage sur Toulouse.

Que se passe-t-il quand j'annonce que je vais faire environ 40 000 km en avion ? Rappellez-vous, Groland avait si bien résumé le bobo écolo !

Si je ne suis pas capable de refuser un taf à l'autre bout du monde pour rester cohérent avec mes valeurs, alors je n'ai plus le droit d'apporter de jugement sur l'écologie ! Heureusement il me reste encore bien d'autres domaines où j'arrive à rester en phase... héhéhé

Au delà des aspects professionnels, cette décision a été relativement difficile à prendre. Maintenant que je me suis engagé, je cherche à mettre des chiffres sur cette fameuse "empreinte écologique" que représente ce tour du monde. J'ai joué avec le site http://www.carbonfootprint.com, et voici les résultats :

  • le voyage : Buenos Aires - Frankfurt - Toulouse - Singapour - Bali - Sydney - Buenos Aires : 5.6 tonnes de CO2

Comparer

  • J'ai du faire un truc comme 25 000 km de bus et de bateaux en Amérique du Sud, soit environ 3 tonnes, et un aller-retour en France en Juillet, 2.5 tonnes
  • Ca fait deux ans que je n'utilise plus de voiture, les 40 000 km économisés avec une caisse genre Clio représentent 6.6 tonnes de CO2.
  • J'achète quasiment jamais de fringues, consomme tant que possible des produits locaux, de la saison, organiques, avec le moins d'emballage possible, pas de téléphone portable, ni cohonneries électroniques, préfère les randonnées aux centres commerciaux, pas de voiture, etc : impact 1.3 tonnes. Soit 10 tonnes de moins par an qu'un européen à la mode avec deux voitures et qui fait pas attention à ce qu'il achète.
  • Bilan ? ...pas terrible quand même. Un peu juste pour avoir la conscience tranquille, mais relativement suffisant pour contrer quelqu'un qui voudrait me titilller. Bien-sûr cela tient debout que si l'on se limite au CO2. L'avion c'est mal pour plein d'autres raisons. Ce n'est pas parce que les plantations de soja transgénique génèrent de la photosynthèse qu'on va les aimer.

Compenser

Il est possible de faire des dons pour financer des projets écologiques qui compenseront les dégats de mes activités occidentales. Tout s'achète dans ce monde. Pour compenser les 6 tonnes du voyage, je dois verser 200 euros à un des programmes suivants (seulement ? soit 68 euros après réduction d'impôt lis-je !) :

Connaissez-vous une autre solution ? si vous avez des commentaires et des suggestions, je me ferai un plaisir de vous lire !

Commentaires

1. Le lundi, octobre 27 2008, 19:37 par JR

Mon petit cudjoe, il y a 150 raisons pour ne pas faire ce voyage. Maintenant, comme tu le dis si bien c'est souvent difficile d'être en en accord avec ses principes.

L'occasion de revoir la France, l'occasion de voyager, ce n'est pas ce qui te sera offert le plus souvent. Si tu penses que tu pourras avoir cette opportunité de nouveau dans un avenir proche, ce n'est pas pareil...

2. Le mardi, octobre 28 2008, 11:04 par steph lirola

j'ai eu les même états d'âmes pour emmener ma smala chez des potes à Londres... mais les pitchous ont adoré la vie anglaise du WE donc je me suis consolé en me disant que c'est pas mal des petits ayant déjà cotoyé d'autres cultures...

Pour les vacances en été, une petite idée germe pour éviter de prendre l'avion pour se depayser. Un collègue possède un camping car (eh oui, nous sommes 5 maintenant!!!), je pense lui louer pour qques semaines pour découvrir le massif alpin à la belle saison. Un bahut utilisé pour 5 personnes cela baisse sensiblement le ratio Co2 par km

Mais bon c'est pas facile tout cela
Eh si tu passes à toulouse, give me signe de vie.

Stéph

3. Le mercredi, octobre 29 2008, 10:36 par cabugs

C'est sûr, ça fait mal de faire des efforts au quotidien et de voir tout "ruiner" en quelques heures. Moi c'est pareil je culpabilise à chaque fois que je prends la voiture (heureusement ça n'arrive pas souvent) ou même lorsque j'allume mon pc (un comble pour un informaticien :) enfin ça on l'a résolu en passant par enercoop pour nous fournir en électricité, c'est un tout petit peu plus chère mais d'un coup ça sent moins le radioactif chez nous héhé

Concernant le financement de projets écologiques, c'est comme avec les autres projets solidaires (resto du coeur etc...) je pense qu'on dédouane trop de mauvaises consciences et que du coup on évite de s'attaquer réellement aux problèmes. Du coup où sont les solutions ? Dures à dire surtout dans ce système où on nous pousse à ne surtout pas remettre en question notre mode de vie (qui a dit décroissance). On peut se demander s'il ne serait pas plus important de financer du lobbying à bruxelles que des projets concret...

Militer pour un changement profond de société, élever les consciences sont nos moyens d'actions indirects, vivre dans la simplicité et éviter les pièges notre quotidien.

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