On attend la maman

Vendredi j'ai pris un coup.

La copine de classe venait dormir à la maison. Les deux parents à la sortie, avec le sac de change et le pyjama. J'étais à l'heure au portail, même pas en sueur. En jogging baskets par contre.

On se rapproche avec les parents, on se salue en mode bal masqué. Ils m'interpellent:

- Ah, mais elle vient après [la maman]?
- Elle finit dans une demie-heure, mais pas de soucis soyez tranquilles, tout est géré!
- Hmm. On peut attendre...
- Ah mais pas besoin vraiment
- Si si, y'a un banc là tiens! On va attendre...

Bon.

Ils ont attendu. La maman est venue, et ils ont pu laisser leur fille.

C'est quoi? Que je ne suis pas capable de gérer 3 enfants au lieu 2? Que les pères sont inutiles? Que je vais lui toucher le zizi?

Ils ont probablement des milliers de raisons de se sentir rassurés si c'est la maman qui emmène la copine, mais putain ça fait bien chier quand tu te le prends en pleine face. En Espagne je trouve que les rôles sont très marqués à la maison. Madame ne sait pas quelle compagnie fournit l'électricité, et monsieur ne met pas les pieds sur le groupe WhatsApp des parents de l'école. D'ailleurs ça me gave quand les mamans commencent leur message par un «Hola chicas!»...

Et en fait, j'en suis conscient, ça n'est rien, mais vraiment vraiment rien, à côté des moultes discriminations systémiques que subissent ceux qui ne sont pas des mâles blancs cisgenres hétérosexuels trentenaires comme moi.

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