Le trésor des retraites

Bernard Friot a écrit Les Retraites, un trésor impensé dans le Diplo, a sorti un bouquin L’enjeu des retraites, et a été l'invité de Là-bas si j'y suis le mois dernier.

Il explique de manière très simple ce qui se passe dans le système de solidarité intergénérationnelle. Et il nous donne les arguments pour contrer les idées préconçues qu'on entend dans les médias, et donc chez notre ami Monsieur Toulemonde.

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Il parle de bobard démographique

A quoi sert une population qui est définie par une caractérisation biographique? L’âge, le genre, la nationalité… Comme catégorie de l’action publique, elle sert d’instrument de pression à la baisse sur les droits de tous, il faut parler de cette affaire et bien comparer la question des jeunes et la questions des vieux. Il faudrait sauver l’emploi de cette catégorie, et pour sauver l’emploi, on casse le salaire. Il s’agit d’inventer en permanence. Si on veut faire une pression à la baisse sur les salaires, qui est central dans le capitalisme, il faut qu’il y ait en permanence des réserves de main-d’oeuvre.

Il parle d'arithmétique de café du commerce.

La publicité du gouvernement dit : «En 1960, 4 actifs pour 1 retraité, 2 actifs pour 1 retraité en 2010, et 1 actif pour 1 retraité en 2050, donc il y a problème»

Il rétorque :

  • En France, en 1900, il y avait 30% d’agriculteurs, il y en a aujourd’hui 3%. Est-ce la famine ?
  • On voit bien l’absurdité, nous sommes passé de 4 actifs pour 1 retraité, à 2 actifs pour 1 retraité en 2010 sans aucun problème.
  • Nous travaillons de moins en moins, et c’est tant mieux, pour produire plus.

Il a une idée bien simple

Il suffit d'augmenter le taux de cotisation patronale d'autant que le PIB augmente.

Le problème date de 1996, avec le gel du taux de cotisation. De 1945 à 1996, la hausse du PIB avait progressé régulièrement, le taux de cotisation passant de 8 à 26% du salaire brut.

  • Depuis, en 14 ans on a perdu 7% de cotisation
  • En 14 ans les dividendes dans le PIB (versées aux actionnaires) sont passées de 2 à 9%
  • Il suffit de refaire passer les 7% des dividendes vers les cotisations.
  • Puis à raison d'une augmentation de 0.5% de la part de cotisation par an (1/6 du taux de croissance), nous serons à 20% du PIB en 2050.

Il conclut

Être révolutionnaire, ce n'est pas faire table rase. Aujourd'hui être révolutionnaire c'est prolonger les tremplins, c'est voir ce qu'il y a de subversif dans la réalité actuelle, non pas la chercher dans un ailleurs qui n'existe pas, ce n'est pas faire un pas de côté dans l'utopie, l'utopie est toujours en retard sur la réalité. C'est prolonger ce qu'il y a déjà de neuf, de vivant, dans le réel. Il faut sortir de cet incroyable défaitisme collectif. Et pour ça mettre en valeur ce qui est déjà expérimenté avec succès.

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Commentaires

1. Le vendredi, octobre 8 2010, 00:08 par Germain

Tout simplement clair, logique et imparable ! Merci d'avoir démontré l'arnaque en cours dans la plupart des pays. Il est grand temps de se battre massivement pour défendre nos acquis sociaux, gagnés de haute lutte, contre la rapacité cupide des capitalistes !!! Aux armes citoyens...

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