Bolivie, une révolution en dent de scie (Là-Bas Si J'y Suis)

La diffusion des 10 émissions sur la Bolivie est terminée. Une occasion en or pour découvrir ce qui se passe dans ce pays méconnu : les initiatives sociales d'Evo Morales, le renouveau culturel et politique des Indigènes, les luttes contre l'uniformisation, la vision du développement local...

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Au passage, la qualité du contenu de ces reportages sur la Bolivie (vis-à-vis de mon ressenti sur place en 2007) me rassure quand au contenu des autres émissions. Vous retrouverez aussi quelques anecdotes qui faisaient partie de mon carnet de voyage :)

Là-bas ? si, j'y étais !

L'équipe de Là-Bas si j'y suis est à Buenos Aires, et se dirige vers la Bolivie pour une série de reportages.

Je vous le conseille par avance :)

Evo Morales, toujours plus fort

C'est la bonne nouvelle du jour, le projet de Constitution d'Evo Morales s'est enfin concrétisé ! Il avait été férocement critiqué par la droite, l'église, la bourgeoisie blanche et l'oligarchie pétrolière, mais fût finalement voté à 60 % !

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La nouvelle Constitution:

  • donne plus de pouvoir aux communautés indigènes, majoritaires, pour la première fois dans l'histoire du pays
  • renforce la justice sociale et le rôle de l'Etat.
  • renforce aussi les pouvoirs et prérogatives de l'Etat, notamment sur les ressources naturelles du pays
  • se sépare de l'Eglise catholique en devenant "indépendant" des religions
  • renforce le contrôle étatique dans l'économie, après une première vague de nationalisations dans les secteurs énergétique et des télécommunications.

Evo dénonce les États-Unis à l'ONU

"Le capitalisme est le pire mal qui frappe l'humanité", a-t-il dit.

Il a de nouveau accusé les États-Unis de promouvoir les actions déstabilisatrices envers son gouvernement. L'Organisation des Nations Unies, l'Union Européenne et l'Union des Nations Sudaméricaines ont renouvellé, séparément, leur soutien complet au processus de pacification dans laquelle se trouve le pays.

Pendant ce temps, une campagne Anti-Évo se met en place. Branko Marinkovic, défenseur de l'autonomie, président d'une grosse entreprise de soja et par coincidence issu d'une famille nazie, a prévu une tournée dans différents pays (Argentine, Paraguay, Brésil, Chili) pour dénoncer la dictature d'Évo. J'espère qu'il se prendra une balle dans la tête c'ui là, tiens.

Crise en Bolivie

Crise en Bolivie


La situation se calme, mais les tensions restent. Cette tentative de coup d'état renforce encore plus les mouvements sociaux des peuples d'Amérique du Sud contre les intérets des firmes étrangères. Ne nous méprenons pas, ici il s'agit des États-Unis, mais ailleurs, notamment en Afrique, il s'agit bien souvent de la France.

Les présidents de l'Unasur réunis à Santiago du Chili pour soutenir Evo Morales :


- Evo, toi t'as de la chance - Pourquoi Uribe ? (colombie) - Dans ton pays les rebels sont ABC1 (chaîne TV), dans le mien par contre ce sont des prolétaires !

Que cette réunion ait eu lieu au Chili doit faire rager les Mapuches, que le gouvernement continue à écraser, à emprisonner et à dépouiller.

Crise en Bolivie

Selon la lecture du gouvernement argentin, le facteur central de cette escalade politique est l'intransigeance et la volonté de déstabilisation de l'opposition politique. "Ils ne supportent pas ce gouvernement proche du peuple, à forte composante indienne, le plus progressiste de son histoire, ce qui constitue une situation sans précédent depuis plus d'un demi-siècle", [...] Maîtres de la richesse et de l'autorité depuis toujours, reconvertis dans la manne énergétique, les autonomistes ne supportent plus l'existence de ce gouvernement qui remet en cause ses privilèges. [...]

les autonomistes auraient fait venir des mercenaires. Le monde pullule de ces minorités abominables, militaires aguerris, prêts à se déployer n'importe où en échange d'un salaire alléchant. Certains auraient déjà atterri à Santa Cruz, et entraîné des militants convaincus, des jeunes pour la plupart et de droite. Il est facile de tomber sur eux, explique-t-on de source sûre, il y a des lieux de rencontres consacrés dans des capitales européennes. Ou si l'on veut être plus moderne, on peut les trouver sur le site du magazine en ligne Soldier of Fortune, qui héberge une sorte de marché libre des chiens de guerre. [...]

Cette attaque contre la Bolivie, d'une minorité élitiste, semeuse de divisions et manipulée par l'extérieur est un pari régressif aux conséquences imprévisibles. D'après ceux qui se démènent pour maintenir la stabilité politique en Bolivie, le dialogue avec l'opposition est pratiquement impossible. "Ces gens font preuve d'un sectarisme et d'un racisme inouï. Ils nous expliquent tout naturellement et sans la moindre gêne qu'ils ne peuvent pas recevoir d'ordre d'un Indien"

Crise en Bolivie

Manipulation de l'information, interventionnisme nord-américain, silence complice européen, ... ils ne s'agit pas d'affrontements, mais bel et bien d'un génocide. Au lieu d'attendre la fin du mandat et de renverser le gouvernement avec des outils démocratiques, l'opposition réveille les groupuscules fascistes qui massacrent les paysans.

Des jeunes de la province de Santa-Cruz...

Soutenir Evo, ce n'est pas soutenir Chavez

Evo Morales

  • est le premier président amérindien
  • n'est pas un militaire, mais un paysan
  • vient de la lutte syndicale des cocaleros
  • a été élu avec 53% des voix en 2005
  • a réduit son salaire et celui des hauts fonctionnaires de 57%
  • a été soutenu à 67% lors du referendum en Août 2008

Depuis son élection, la Bolivie a, pour la première fois de son histoire:

  • a un bilan positif
  • un système de retraite (200 bolivianos, pour vous donner une idée un développeur PHP en gagne 800)
  • une gestion nationale des hydrocarbures avec exploitation privée (exactement comme au Qatar)
  • un système de gestion publique de l'eau (après les guerres de l'eau à la Paz en 2005)
  • un programme d'alphabétisation avec 1.200.000 élèves

Dire que soutenir Evo c'est soutenir Chavez, c'est :

  • décrédibiliser la politique sociale réalisée en Bolivie depuis 2005
  • donner crédit à l'opposition fasciste
  • utiliser le soutien de Chavez à la Bolivie comme argumentation démagogique
  • confondre communisme et décolonisation
  • confondre totalitarisme anti-américain et socialisme indigène

Crise en Bolivie

Fascistes, groupuscules d'Extrème-Droite, mercenaires, racistes anti-natifs, allez-vous-en vivre aux États-Unis.

Aguante Evo ! Tiens Bon !

«Allez au diable, yankees de merde», H.Chavez, 09.2008.