De l'obligation d'informer

On ne peut pas dire que l'on est en démocracie quand les gouvernements s'arrangent pour que personne ne participe aux décisions importantes (dernier exemple en date : l'ACTA) et que les médias de masse ne relatent aucune information sur celles-ci (dernier exemple en date : silence complet sur l'autorisation des OGMs).

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Il se passe la même chose pour le consommateur. Comment est-ce possible de choisir un produit quand on n'a pas d'information sur sa provenance, la provenance de ses ingrédients, le pourcentage d'OGM, l'alimentation de l'animal, l'utilisation de produits pétrochimiques, d'antibiotiques, d'hormones, de nanotechnologies, le taux de recyclage de l'emballage, une estimation de la quantité de pétrole nécessaire, la toxicité, la durée et l'intensité de la toxicité... ? Ça pourrait être traduit facilement par un jeu de 2-3 pastilles de couleur sur le produit ! Le marché est guidé par la demande, qui est plutôt guidée par la publicité que par l'information[1], ainsi il est peu probable que l'offre se transforme en profondeur !

On comprend bien que le choix est illusoire, puisque la transparence est considérée comme une utopie. Sans information, et sans contrôle objectif de l'information, impossible de choisir. Il ne nous reste que notre sensibilité, nos convictions et nos connaissances bien souvent limitées.

Notes

[1] Notez que la différence entre les deux n'est pas toujours claire. Baudrillard explique bien que la demande est devenue le produit de la société de consommation.

Christian Vélot, conférence 2005

Cliquer sur l'icône pour ajouter le canal dans Miro :

Christian Vélot est un chercheur en génétique de l'Université d'Orsay, qui prend le risque de médiatiser ses inquiétudes à propos des OGM et de la privatisation du vivant. La direction de Paris Sud a même fini par choisir de l'expulser.

(Merci Steph !)

Les voir en ligne

Par les amis, pour les amis...

On m'envoie souvent des choses par mail, mais ça m'ennuie de faire suivre à tous mes contacts, alors les voici :

Alerte à Babylone

Extrait chopé sur le web2zero

T'es sourd ou quoi ?

A ce jour, Nicolas Sarkozy est le dernier à l'élection présidentielle à être pro-OGM. Il reste sourd à ce que veulent 86% des Français qui réclament un moratoire sur toutes les cultures d'organismes génétiquement modifiés en plein champ.

http://www.tes-sourd-ou-quoi.org

Les écotartuffes

J'écris ce billet comme on jette un gobelet dans une corbeille de bureau dont le sac vient d'être remplacé. Ça risque d'être décousu, mais c'est pour mieux vous servir.

Des écotartufes, à Toulouse il y en a plein. Ils se ventent d'être écolo, mais quand on regarde de plus près c'est très risible. Ils utilisent des blocs de produits chimiques dans la cuvette pour faire caca dans de l'eau turquoise, ils prennent la voiture pour faire 500m, ils prennent des bains, ils emploient du liquide vaisselle à l'amende douce qui demande 40 litres d'eaux pour dégraisser un plat à gratin, ils ont des machines à pain (le dernier truc à la mode qui consomme 4 Megawatt pour obtenir un pain de mie incomparable avec ceux qui sont fait par nos pauvres boulangers). Après ils observent avec dédain ceux qui passent un an au Moyen-Orient.

Des politicotartuffes, aussi, bien visibles ces temps-ci. Ils sont représentants ATTAC mais placent leur salaire de 6000 euros dans des banques partenaires avec les pires firmes multinationales, ils pensent que Zidane devrait aller en prison tellement son salaire est supérieur au leur. Il y a aussi ceux qui sont au premier rang des manifestations pour la sauvegarde des services publics et des droits sociaux, mais qui ne font rien d'autre que dépenser leur RMI dans des huiles essentielles pour les séances de massage qu'ils exercent au black. Des enfants rebelles de familles aisées dont les premiers étages de la pyramide des besoins ont été assuré par des générations de travailleurs, et dont le droit de se plaindre contre la société leur est offert par ceux qui payent des impôts.

Je voulais surtout parler d'alimentation. On entend souvent "je fais hyper gaffe à ce que je mange". Evidemment, on est toujours surpris d'entendre ça quand on voit que le frigo et les placards sont remplis avec des produits comme Bridelight 10% mat.gr., salades Bonduelles sous vide, soupes en TetraBrick, purée Mousline, yaourts 0% matière grasse... Bref, des produits chimiques et bien évidemment listés en rouge dans le guide des OGM de Greenpeace.

En fait c'est vrai, il n'y a pas de limite, on peut reprocher au consommateur :

  • d'acheter des produits sans se soucier de l'origine et des conditions de fabrication
  • d'acheter des produits commerce-équitable qui traversent la planète et dont seulement 10% de la différence de prix est reversé aux producteurs
  • d'acheter des produits Bio dont le rendement est moindre et nécessite plus de terres cultivables, un label laxiste qui permet aux marques de se frayer un chemin dans cette frénésie commerciale
  • d'aller faire ses courses au marché sans se soucier de la saison de récolte des produits qu'il achète, cautionnant ainsi les poids-lourds qui traversent l'Europe, la culture sous serre avec des engrais et de la lumière artificielle
  • d'aller faire ses courses au marché des petits producteurs qui optimisent mal le chargement de leur camionnette et consomment du carburant pour se rendre sur les marchés

Comme j'habite loin de ma Mamie, on va au marché des petits producteurs. Si je m'installais sur Toulouse, j'intégrerais une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne). Le principe est simple : vous payez à l'avance des paniers de produits de la ferme que vous récupérez à des endroits, fréquences, horaires définies avec le maraîcher.

L'AMAP est :

  • pour le paysan, le maintien de l'activité agricole par la garantie de revenu ;
  • pour le consommateur, des aliments frais, de saison, souvent biologiques, produits à partir de variétés végétales ou races animales de terroir ou anciennes ;
  • un prix équitable pour les deux partenaires.

Une telle association est considérée comme participant de l'économie solidaire, selon les critères suivants :

  • un lien direct, sans intermédiaire, entre le producteur et le consommateur ;
  • les consommateurs s'engagent à l'avance, pour une saison de production ;
  • ils partagent les aléas climatiques qui peuvent modifier à la baisse, la quantité de produits calculée et planifiée par le producteur ;
  • le prix du panier est calculé en fonction des coûts de productions et non pas au poids de la marchandise.

Le fermier n'est plus dans l'économie de marché et garde une indépendance par rapport au système de grande distribution.

Il y en a plusieurs dizaines dans la région Parisienne, une soixantaine en Midi-Pyrénnées, ... renseignez-vous !